Immigration restreinte
Le Canada d’alors était bien loin, par des décennies, du fier pays pluraliste qu’il allait devenir. L’hostilité envers les Juifs était généralisée et répandue chez les bureaucrates du gouvernement mais la voix la plus virulente se retrouvait dans les régions rurales québécoises, berceau d’un catholicisme fervent sur lequel comptait le gouvernement pour sa réélection.
À travers le pays, les Juifs furent refusés des possibilités d’hébergement, le travail dans les professions et les perspectives commerciales. Quant aux universités canadiennes, elles imposaient un quota d’admission pour les Juifs, notamment dans les facultés de médecine et d’études dentaires. De plus, des engagements restrictifs empêchèrent les Juifs et les autres groupes « désagréables » de vivre dans certains milieux.
Vers les mois de mai-juin 1939, le paquebot S.S. St Louis transportant 937 Juifs européens rescapés de la persécution nazie, fut refusé aux abords de Cuba et des États-Unis. Devant le tragique de cette situation, les Canadiens, des non Juifs, firent pression sur leur gouvernement afin qu’il démontre « la vraie charité chrétienne » et qu’il accueille les réfugiés au pays. M. Frederick Charles Blair, directeur canadien du département de l’immigration du ministère des Mines et des Ressources, donna comme réponse qu’aucun pays ne pouvait « ouvrir ses portes d’une manière assez considérable pour accueillir les centaines de milliers de Juifs qui voulaient quitter l’Europe: il fallait y fixer une limite. »

Une collection d’images sur l’antisémitisme et l’immigration.