On fait appel aux colonies
Pendant que se poursuivaient les internements et vu la crainte croissante d’une invasion allemande, le premier ministre Churchill informa son cabinet de guerre, en ce 24 mai 1940, qu’il était fortement en faveur d’une déportation de tous les internés du Royaume-Uni. Le Canada et l’Australie, deux anciennes colonies britanniques, furent approchées afin qu’elles accueillent des milliers « d’ennemis étrangers. »
Suite à des négociations, le Canada accepta de recevoir 7 000 civils considérés comme « dangereux » et des prisonniers de guerre. Tout comme le Canada, l’Australie ouvrit aussi ses portes aux internés. Une conférence interministérielle eut lieu, le 17 juin, au Dominions Office, afin d’esquisser la politique de déportation. Il y fut décidé que la sécurité britannique allait expulser 2 600 Allemands et Autrichiens de catégorie A, 1 900 prisonniers de guerre et 1 500 fascistes italiens. Tous étaient déclarés « dangereux, d’où la nécessité d’être rigoureusement isolés. » Ils furent mis sous la garde de Britanniques.
Une semaine plus tard, les premiers bateaux partirent pour le Canada transportant des internés de « catégorie A » et des prisonniers de guerre. Trois autres navires suivirent et un autre pour l’Australie, dans lequel se trouvaient un grand nombre de réfugiés. La rapidité des déportations et le manque de soldats prisonniers Axis, forcèrent les Britanniques à atteindre leur quota en déportant des réfugiés B et C; le Canada accueillit approximativement 2 300 réfugiés de catégories « B » et « C » tandis qu’environ 2 000 autres furent envoyés en Australie.

W.L. Mackenzie King serrant la main de Winston Churchill, premier ministre de l’Angleterre, alors que ce dernier l’accueille à Londres.