Accomplissements
Les « gars de camps » sont restés marqués par leurs années d’internement; ils n’ont jamais oublié. Plusieurs ont trouvé un réconfort en gardant contact avec leurs amis du camp. Gerry Waldston raconte: « C’était ma famille. Ces gens sont devenus mes proches. Ils étaient ceux que je comprenais le mieux. » D’autres choisirent de laisser derrière eux la honte d’avoir été prisonniers.
Au fil du temps et devant l’énormité de l’Holocauste, la plupart des anciens internés trouvèrent, paisiblement, leur place au sein de leurs communautés d’accueil. « Il est certain que nous avons perdu plusieurs années de nos vies, » raconte Heinz Warshauer. « Ma vie ne s’est pas déroulée telle que je l’aurais voulu. Mais, tout compte fait, ce n’étaient que des rêves romantiques…il faut faire avec. » Ils réalisèrent aussi que l’internement, aussi injuste qu’il ait été, leur avait probablement sauvé la vie et même ouvert de nouveaux horizons. Certains n’ont jamais réussi à surmonter la dureté de l’incarcération et les pertes subies pendant l’Holocauste. D’autres virent en l’emprisonnement et en ses souffrances, la source même de leur motivation à réussir. Et pour certains encore, suite à leurs réflexions, l’ironie même de leur internement leur servit à intensifier toute la fierté de leurs réussites.
Plusieurs des anciens internés accédèrent à des postes proéminents dans différents domaines comme l’éducation, les affaires et les arts. Parmi eux, se trouvent des membres de l’Ordre du Canada et deux lauréats du Prix Nobel. Les exploits remarquables des réfugiés internés dépassèrent de loin les attentes de tous et vinrent contredire les arguments des dirigeants du gouvernement qui s’étaient alors opposés à leur établissement permanent au Canada. En fait, leurs contributions viennent souligner tout ce potentiel perdu par la disparition des Juifs en Europe, eux que le Canada aurait pu sauver durant l’Holocauste.
Une image reliée aux réalisations post-internement.